Le Baudelaire « irréductible »
d’un « homme raisonnable »
Gilles Bounoure
Gilles Bounoure
Antoine Compagnon, professeur
au Collège de France (après Yale et Berkeley), a tiré des leçons qu’il a
délivrées en ce lieu au début de l’année 2012 un livre édité en octobre 2014 (Baudelaire l’irréductible, Flammarion,
340 pages, 20 reproductions hors texte), moment opportun pour que les libraires
puissent le recommander comme cadeau de Noël à offrir à la nièce ou au
beau-frère réputés plus lecteurs qu’amateurs de gadgets. « Ils m’ont dit : “Excellent, sérieux et bien
écrit !”, tu verras ! »
Telles furent les circonstances « festives » – il en est de
meilleures, il en est de pires – dans lesquelles fut d’abord feuilleté ce
volume qu’on n’aurait sans doute jamais ouvert autrement. Il fallut le scruter
de plus près une fois aperçue la conclusion du premier chapitre (p. 40) sur la « moralité antimoderne » et « antiégalitaire » du
poète : « On est loin du
Baudelaire conspirateur révolutionnaire de Benjamin et surtout de ses
disciples ».